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Marchés de Noël : Neuf-Brisach et Grussenheim préfèrent annuler

Marchés de Noël : Neuf-Brisach et Grussenheim préfèrent annuler

Maintenir les marchés de Noël ou pas ? Et si oui, comment ? Sans attendre la décision du préfet du Haut-Rhin, Neuf-Brisach et Grussenheim ont préféré annuler leurs manifestations dès maintenant. Une histoire de « respect » pour les exposants, les visiteurs et les bénévoles.

Par Françoise MARISSAL - 05 oct. 2020 à 17:15 - Temps de lecture : 3 min
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Avec ses bénévoles en costume du XVIIe siècle, le marché de Noël de Neuf-Brisach a un charme indéniable. Il faudra attendre 2021 pour le revivre. Archives L’Alsace /Christelle Didierjean
 
 

Le comité des fêtes de Neuf-Brisach l’a annoncé ce week-end sur sa page Facebook : le marché de Noël 1 700 n’aura pas lieu cette année. Celui-ci aurait dû se tenir le 2e  week-end de décembre ; les amateurs ne pourront pas compenser en allant le week-end précédent au marché de la Sainte-Lucie de Grussenheim. Là aussi, la décision a été prise de l’annuler.

« Cela aurait été vraiment trop difficile à organiser », regrette Fernand Louis, président du comité des fêtes de Neuf-Brisach et adjoint, chargé de l’animation. « Le charme de notre marché est d’être rassemblé sur un petit espace autour de vieux métiers ; c’est-à-dire que le public reste devant les stands pour regarder les démonstrations ou les expositions. »

30 000 à 35 000 visiteurs

Avec ses bénévoles en costumes d’époque, le marché de Noël de la cité Vauban a en effet acquis une renommée qui le conduit à recevoir quelque 30 000 à 35 000 visiteurs chaque année. Les gens s’y pressent en foule compacte dans un petit espace dans et autour de la salle des fêtes.

Le comité des fêtes et la commune ont fait le point avec la société de gardiennage qui veille à la sécurité de la manifestation. Les gens font la queue à l’entrée pour la fouille, difficile d’organiser en plus un système permettant de garder les distances. « La société de gardiennage elle-même a estimé que ce n’était pas gérable. »

Ils sont quelque 130 exposants à participer au marché de Noël. « 90 % sont des amateurs qui partagent leur passion pour un ancien métier, cela signifie heureusement que le marché n’est pas pour eux une source de revenus indispensable comme pour les professionnels. En revanche, ils préparent la manifestation souvent plusieurs mois à l’avance et certains viennent de loin, de la Loire, du Pas-de-Calais ; prendre la décision d’annuler le marché dès maintenant est un respect pour eux. Imaginez qu’ils aient tout préparé et qu’on annule au dernier moment… »

Costume XVIIe et masque sur le visage…

Même « respect » pour les visiteurs : « Nous avons beaucoup d’autocars, donc de groupes. C’est trop risqué. » D’autant plus que voir des bénévoles en costumes XVIIe avec un masque sur le visage, cela n’a plus le même goût…

Pour le comité des fêtes et sa centaine de bénévoles, qui s’occupaient de la restauration et de la buvette, l’annulation du marché de Noël aura certes un impact financier puisque la manifestation est sa première source de revenus, « mais c’est encore jouable », estime son président.

« Les exposants appelaient pour avoir des nouvelles »

À Grussenheim, la commune et les bénévoles en ont discuté il y a une dizaine de jours. « Nous avons une cinquantaine d’exposants, et ceux-ci appelaient pour avoir des nouvelles. C’est un respect pour eux de leur permettre de savoir à quoi s’en tenir le plus tôt possible », explique le maire Martin Klipfel.

Financièrement parlant, les associations ne souffriront pas directement de l’annulation, les recettes du marché de la Sainte-Lucie étant utilisées par le comité de gestion de la salle des fêtes pour acheter du matériel.

Un risque pour des bénévoles souvent âgés

Organiser la manifestation autrement aurait été difficile : « Le site est contraint, le marché se tient dans l’atelier communal, la cour et le parc du presbytère. Et pour voir les animations dans le parc, les gens circulent au coude à coude. » Plus de 10 000 visiteurs viennent l’espace d’un week-end.

Si 250 à 300 bénévoles sont présents sur le marché, les quelque 40 à 60 qui le préparent depuis l’été s’y impliquent quasiment tous les jours à partir de la fin octobre. Ce qui signifie qu’ils sont disponibles… et donc à la retraite. « Beaucoup sont âgés, c’est un trop gros risque pour eux. »



12/10/2020
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